Anxiété : et si ce n’était pas “juste dans la tête” ?

Anxiété : et si ce n’était pas “juste dans la tête” ?Anxiété Crédit image : Big Stock

Quand l’anxiété envahit tout l’espace

Il y a des jours où l’anxiété ne prévient pas. Elle prend place dans la poitrine, resserre la gorge, accélère le rythme cardiaque, trouble la digestion, brouille les pensées. Elle empêche de dormir, de respirer pleinement, de faire un choix, d’être en lien.

Et souvent, autour de nous, on entend des phrases comme : “c’est dans la tête”, “faut pas t’inquiéter”, “tu te fais trop de films”.
Mais ce que nous vivons, nous, dans le corps, dans les émotions, dans le quotidien, est bien réel. L’anxiété n’est pas une invention. Ce n’est pas une faiblesse. Ce n’est pas un manque de volonté.

L’anxiété, c’est un signal. Un langage que notre système nerveux utilise pour dire : quelque chose est trop. Trop rapide, trop flou, trop menaçant, ou trop longtemps contenu.

Ce que l’anxiété tente de réguler

Notre anxiété n’est pas “contre” nous. Elle tente, à sa manière, de nous protéger, de nous alerter, de nous adapter à un monde que notre organisme perçoit comme incertain ou dangereux. Elle émerge souvent d’un terrain émotionnel où les besoins fondamentaux de sécurité, de lien ou de prévisibilité n’ont pas été suffisamment nourris.

Lorsqu’un environnement a été instable, invalidant ou trop exigeant, l’anxiété devient une manière de rester en alerte permanente. Elle nous empêche de baisser la garde, même lorsque le danger n’est plus réel. Et tant qu’elle n’est pas reconnue, elle s’installe dans le corps comme une vigilance diffuse, une tension de fond.

Quand l’anxiété devient angoisse

Dans certains cas, l’anxiété dépasse le seuil de la tension chronique pour se transformer en angoisse. L’angoisse, c’est ce moment où le corps semble crier sans cause apparente, où la panique monte sans déclencheur évident. Elle surgit brutalement, prend toute la place, coupe le souffle, accélère le cœur, fige la pensée.

Il ne s’agit plus d’une anticipation inquiète, mais d’un état de panique intérieure, souvent irrationnel sur le moment, mais profondément enraciné dans la mémoire corporelle et émotionnelle.
Comprendre que l’angoisse peut être une manifestation extrême de l’anxiété, permet de la reconnaître pour ce qu’elle est : un signal d’alarme du système nerveux saturé, une détresse qu’il est possible d’écouter, d’apaiser et de contenir autrement.

L’anxiété n’est pas un ennemi à combattre

Face à l’anxiété, beaucoup de discours incitent à la maîtrise, au contrôle, à la rationalisation. Mais plus on tente de la faire taire, plus elle s’exprime fort.
Ce dont l’anxiété a besoin, ce n’est pas d’être muselée, mais d’être entendue avec douceur et fermeté à la fois. Elle a besoin d’un cadre, d’un espace, d’une parole sécurisante.

Dans un accompagnement thérapeutique, nous apprenons à entrer en lien avec cette partie de nous qui a peur, sans la juger ni la fuir.
Nous explorons les origines de cette peur, ses mécanismes, ses déclencheurs, et les ressources possibles pour apaiser le système nerveux.
La régulation émotionnelle passe par la reconnaissance de nos limites, de notre histoire, de notre rythme. Elle ne consiste pas à devenir “moins sensible”, mais à devenir plus ajusté·e à ce que nous vivons intérieurement.

“Ce que je suis est bon, même si ce que je fais peut parfois être inadéquat.”
— Carl Rogers

Créer un espace où l’anxiété peut se déposer

Dans mon approche, l’anxiété n’est jamais prise à la légère. Elle est accueillie comme une trace vivante, souvent ancienne, qui a besoin d’un autre regard. Un regard qui ne cherche pas à contrôler, mais à comprendre.

Le programme Se Retrouver offre un cadre pour ce travail de réintégration : remettre en lien le corps, l’émotion, le vécu, le besoin.
Apprendre à nommer, à ralentir, à ressentir en sécurité.
Car ce n’est pas “juste dans la tête”. C’est dans le système nerveux, dans l’histoire, dans la mémoire du corps.
Et cela mérite d’être reconnu, soutenu, et accompagné avec respect.

© Nathalie Billemont – 2025
Thérapeute TCC – Programme Se Retrouver

anxiété, stress, angoisse, émotions, régulation émotionnelle, Carl Rogers, thérapie TCC, Se Retrouver, système nerveux

Retour en haut