Est-ce de l’amour ou de l’attachement ? Thérapeute Mme Billemont

Est-ce de l’amour ou de l’attachement ? Crédit image : Big Stock

Fondations : distinguer besoin et partage

Nous entrons souvent en relation à la recherche de ce qui nous manque. Ce besoin de sécurité peut se transformer en attachement : un désir de fusion, où l’autre devient garant·e de notre équilibre émotionnel. L’attachement prend sa source dans nos blessures d’enfance — manque d’affection, instabilité parentale, critiques répétées — et réactive à chaque instant le sentiment de ne pas être assez.

L’amour véritable, lui, naît du partage de deux complétudes. On n’attend pas que l’autre comble nos vides : on offre ce que l’on est, avec nos émotions, nos envies et nos limites. L’amour s’appuie sur la capacité à être soi-même, à ressentir et à exprimer sa propre valeur, avant même de la donner en retour.

Attachement, dépendance affective et codépendance

Lorsque l’attachement se mue en dépendance affective, chaque absence devient un danger. Les cœurs s’emballent, les doutes s’invitent, et l’estime de soi se retrouve prisonnière du regard de l’autre. La dépendance affective, c’est cette croyance que sans l’autre, on n’existerait pas ; qu’on ne pourrait pas respirer, aimer ou se sentir vivant.

La codépendance, quant à elle, ajoute une dimension relationnelle : on devient indispensable à l’équilibre de son partenaire, tout en perdant la maîtrise de sa propre existence. Soutenir, conseiller, réparer — ces rôles que l’on joue afin de maintenir la paix paradoxalement entretiennent un déséquilibre où l’un est le sauveur et l’autre le sauvé.

Dans ces dynamiques, l’estime de soi vacille au moindre signe de retrait. On se sent rejeté·e dès qu’un message tarde, on s’inquiète d’un rendez-vous manqué, on anticipe la rupture au premier signe de fatigue de l’autre. La relation devient un champ de mines émotionnel, où chaque pas peut déclencher une explosion de peur ou de culpabilité.

L’amour libre : autonomie, confiance et enrichissement mutuel

L’amour se distingue de l’attachement lorsque nous parvenons à reconnaître nos émotions sans les projeter sur l’autre. Dans l’amour libre, l’autre conserve sa singularité ; il n’est pas un prolongement de soi, mais un compagnon de chemin. On aime sans calculer, on accorde la confiance par principe plutôt que par sécurité.

Cultiver cet amour, c’est développer sa propre estime : connaître ses forces, ses faiblesses, ses limites. C’est accepter d’être vulnérable sans craindre que cette vulnérabilité soit exploitée. C’est aussi reconnaître la valeur de l’autre sans chercher à le contrôler. Dans cette posture, la relation devient un espace d’épanouissement où chacun peut grandir individuellement et collectivement.

Loin d’être une absence de lien, ce détachement sain donne à la relation l’élan de la nouveauté : chaque retrouvailles apportent leur lot de découvertes et de redécouvertes, loin des jeux de pouvoir et des scénarios répétitifs. La distance n’est plus vécue comme un abandon, mais comme une invitation à approfondir la confiance et l’attachement sûr.

“Aimer, c’est offrir sa présence sans jamais tenir l’autre captif.”
— Nathalie Billemont

Construire une relation consciente avec Se Retrouver

Faire la différence entre amour et attachement est la première étape d’un chemin vers l’autonomie émotionnelle. Dans Programme Se Retrouver, je vous accompagne pour explorer vos schémas d’attachement et déconstruire la dépendance affective.

Nous travaillons à renforcer votre estime de soi afin que votre valeur ne dépende plus des réactions de votre partenaire. Vous découvrez comment vos anciens besoins de sécurité ont pu générer des comportements de codépendance. Ensemble, nous définissons un cadre de relation où l’on apprend à exprimer ses émotions, à poser des limites et à accueillir les émotions de l’autre sans jugement.

Imaginez l’image de deux baskets dont les lacets sont noués : si les lacets s’emmêlent trop, on ne peut plus avancer. Mon rôle est de vous aider à défaire les nœuds invisibles de la dépendance et de la codépendance pour que vous puissiez marcher côte à côte, libres et confiants.

Ce parcours ne se limite pas à la compréhension intellectuelle : il s’agit de redécouvrir la joie d’aimer et d’être aimé·e sans peur, de sentir son cœur respirer, et de construire ensemble une histoire où l’engagement découle du désir, non de la nécessité.