Le moment présent : un ancrage face à l’anxiété Crédit image : Big Stock
Retrouver un souffle apaisé
Vous êtes peut-être pris·e dans ce tourbillon de pensées qui ne s’arrête jamais : et si… pourquoi pas… comment faire ? Dans cet état, même le simple fait de respirer peut sembler difficile. Et si, pour une fois, vous consentiez à poser votre esprit, à accueillir votre souffle, sans rien exiger de vous-même ? Installez-vous confortablement, fermez les yeux un bref instant et observez l’air qui entre… puis qui sort. À chaque inspiration, accueillez la vie qui vous traverse ; à chaque expiration, relâchez un peu de tension.
Là, au creux de ce rythme, vous découvrez un refuge intime : un espace où le mental cesse de courir après des futurs hypothétiques et où le corps se rappelle qu’il est vivant ici et maintenant. Cet ancrage simple est votre premier allié contre l’anxiété.
Apaiser l’orage intérieur
L’anxiété s’installe souvent quand nous tentons de contrôler l’incontrôlable. Nous jouons à anticiper l’avenir, à bâtir des châteaux de “et si” et de “au cas où”. Pourtant, chaque scénario apocalyptique n’existe que dans notre pensée. Quand la peur monte, invitez-la à s’asseoir en silence à vos côtés. Remarquez l’accélération du cœur, la tension dans la nuque, sans jugement. Puis, ramenez doucement votre attention à votre respiration. Comme un phare dans la nuit, ce retour à l’instant dissipe peu à peu les vagues anxieuses et vous rappelle que vous n’êtes pas le flot de vos pensées, mais celui qui les observe.
En pratiquant ce petit rituel plusieurs fois par jour, vous apprenez à ne plus vous laisser emporter au premier signe d’agitation mentale. Vous devenez l’ancre, solide et bienveillante, capable d’accueillir la tempête sans être balayé·e.
“L’anxiété perd de son pouvoir dès lors que l’on s’ancre dans la douceur de l’instant.”
— Nathalie Billemont
Explorer la pleine conscience au quotidien
La pleine conscience ne se limite pas à la méditation formelle. Elle s’invite dans chaque geste : un thé versé, une chaussure lacée, un pas sur le trottoir. Posez votre attention sur la sensation de l’eau chaude qui glisse entre vos doigts, sur le léger crissement du lacet négocié, sur le point de contact entre votre pied et le sol. Ces micro-pauses réorientent votre esprit hors du royaume de l’anxiété et le déposent dans la simplicité du présent.
Au fil des jours, ces moments se multiplient et tissent un fil de conscience qui relie votre être à la réalité sensible. Vous découvrez que l’attention est un véritable soin pour l’âme, un soin qui dissout l’angoisse en lui opposant la réalité douce et tangible de l’instant.
Transformez l’anxiété en messagère
Plutôt que de combattre l’anxiété, apprenez à l’écouter. Chaque fois qu’elle se manifeste, elle porte un message : un besoin de repos, un appel à la douceur, une alerte sur une limite dépassée. En vous arrêtant pour la nommer (« Voilà l’anxiété, je t’entends »), vous la désamorcez et ouvrez l’espace pour y répondre autrement : peut-être par un moment de pause, un partage avec un proche, ou simplement un sourire généreux adressé à vous-même.
Ce dialogue intérieur change la donne : l’anxiété cesse d’être un ennemi tapie dans l’ombre et devient une alliée qui vous signale quand vous vous éloignez de votre centre.
Choisir de vivre dans l’ici
La véritable liberté naît du choix de s’ancrer dans l’instant présent, quelles que soient les circonstances. Ici, notamment, l’anxiété trouve ses limites : elle ne peut pas habiter l’instant où l’on ressent le sol sous ses pieds, l’air dans ses poumons, la vie qui palpite. En décidant de poser votre attention sur ce qui est, plutôt que sur ce qui pourrait être, vous devenez l’artisan·e de votre calme.
Chaque fois que vous revenez à la présence, vous bâtissez un refuge intérieur durable. Et c’est là, dans cet espace retrouvé, que vous puiserez la force de traverser l’anxiété sans vous laisser engloutir.
© 2025 — Nathalie Billemont, Thérapeute TCC
