Quand le corps parle avant les mots

Quand le corps parle avant les mots

Quand le corps parle avant les mots

Le corps, ce messager silencieux

Avant même que nous ayons les mots, le corps parle.
Il réagit, il exprime, il manifeste ce que la conscience ne peut pas encore nommer. Il porte les tensions, les non-dits, les peurs étouffées, les colères retenues. Il devient parfois le seul langage disponible quand l’émotion est trop forte, trop ancienne, ou trop enfouie.

C’est là que commence la somatisation : lorsque le corps devient le théâtre d’une souffrance psychique non exprimée. Cela peut prendre la forme d’un mal de dos, d’une fatigue chronique, de troubles digestifs, de douleurs inexpliquées, d’insomnies, ou même de maladies récurrentes.

On parle alors du mal-à-dit : ce qui n’a pas pu être dit avec des mots se dit avec le corps.

Ce que le corps garde quand la parole se tait

Notre histoire s’inscrit dans notre chair.
Les traumatismes, les stress répétés, les émotions refoulées laissent des empreintes durables. Et tant que nous n’en prenons pas conscience, ces empreintes peuvent se réactiver dans des contextes du quotidien, à notre insu.

Cela ne veut pas dire que « tout est psychosomatique ».
Mais cela veut dire que le corps participe à notre histoire émotionnelle, et qu’il mérite d’être écouté comme un partenaire dans le processus de soin.

« Lorsque je suis véritablement ouvert à une autre personne, je commence à ressentir un profond respect pour elle, une espèce d’admiration de la façon dont elle affronte la vie. »
— Carl Rogers

Dans une écoute thérapeutique centrée sur la personne, telle que Rogers l’a défendue toute sa vie, il ne s’agit pas de corriger ou d’interpréter, mais d’accueillir, de respecter, de laisser venir.
C’est ce cadre-là qui permet au corps de desserrer ses nœuds.

 Le corps ne triche pas — et il ne ment jamais

Ce que le mental peut nier, rationaliser, contourner… le corps le dit.
Il montre la faille, là où quelque chose a été trop longtemps retenu, oublié, comprimé.

Quand une émotion ne peut pas s’exprimer, elle ne disparaît pas pour autant. Elle s’inscrit quelque part : dans la posture, dans la respiration, dans le sommeil, dans la digestion.
Elle appelle à être entendue, pas forcément expliquée, mais vécue et reconnue.

Dans mon accompagnement thérapeutique, je prends en compte la globalité de l’être : le corps, l’esprit, l’émotion, le lien, l’histoire.
Il ne s’agit pas de « traiter un symptôme », mais de créer un espace où tout peut exister, où la parole et le corps peuvent se réconcilier.

Parce que la guérison commence quand ce qui était séparé se remet en lien.

© Nathalie Billemont – 2025
Thérapeute TCC – Programme Se Retrouver

Quand le corps parle avant les mots

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